Premier compte rendu de la rencontre des 21  à Addis Abeba


Les 6 délégués venant de Moroni sont arrives à 12h à Addis. Ce sont MM.   Mouzaoir Abdallah, Abdourazakou Abdoulhamidi, Abasse djoussouf, Chaharane Said Ali, et Said Ali ( Zico). Ils ont ete precedes par MM. M.S.A.Mchangama., M.MAECHA, S.M.ADAMOU arrives de Paris. Les délégués venant de Moroni étaient attendus depuis samedi ( voir PRC ACTUALITES du..). Le pouvoir de Moroni a menace un moment de " prendre ses responsabilites" envers les 21 qui voulaient l'ignorer. Azali s'est plaint de ne pas avoir recu copie du Manifeste, déclarant, "qu'il ya des autorites dans le pays" et que ni l'OUA ni les partis ne pouvaient l'ignorer.

Une rencontre avec le Secretaire general de l'OUA M.Salim Ahmed Salim., revenu à Addis aujourd'hui, devait avoir lieu le mardi  après midi (hier donc) ou ce mercredi (le matin). Les délégués rencontreront ensuite les représentants des pays de la région, l'Ambassadeur d'Afrique du Sud, pays coordinateur, le délégué de la Ligue Arabe et ceux des Observateurs officiels, Union Européenne dont la France .

Les observateurs proches de l'OUA soulignent que ce voyage est capital. Une dimension importante de la crise comorienne est le manque de crédibilité de la classe politique. Un pays comme l'Afrique du Sud hésite a pencher vers l'interventionnisme, par crainte de complications de son opinion publique si, les hommes politiques comoriens n'arrivent pas à faire un front uni, après des initiatives régionales. Convaincre les pays de la région de la prise de conscience des politiques et de leur détermination à surpasser les divisions, dans l'application de l'Accord d'Antananarivo, est essentiel pour redynamiser ces pays.

Le communique du 19 novembre de l'OUA ( voir dans la rubrique DOCUMENT DE LA PAGE ACCUEIL ) marque un durcissement. Le ton comminatoire traduit le ras le bol de l'Organisation Panafricaine après des années de manoeuvres dilatoires de la part des sécessionnistes. La dernière mission de l'OUA aux Comores, dirigée par M.Madeira, est rentrée avec le sentiment que la grande majorité de la population à Anjouan est fatiguée de la sécession. Les dirigeants de Mutsamudu ne tiendraient que par les armes. Un officiel de l'OUA confiait à PRC ACTUALITES, qu'Abeid lui même, sait que la sécession est intenable. Dans les représentations de la France et de l'Union Européenne a Moroni, l'avis est aussi que les dirigeants sécessionnistes sont coupes de la population. Au sein des pays de la région, le sentiment dominant est qu'il faut maintenant mettre les sécessionnistes face a leur responsabilités et réagir. Il en va de même pour Azali. La tournée régionale de M. Amin Moumine, conseiller diplomatique d'Azali, ancien ambassadeur des Comores à l'ONU et aux USA, pendant de nombreuses années, sous le président Abdallah, se heurte à la position de ferme condamnation du régime. M.Salim Salim, Secrétaire Général de l'OUA a eu ces mots: " M.Azali, sait la position de l'OUA qui est le retour d'un gouvernement civil. S'il dit vouloir respecter l'Accord d'Antatnanrivo, et les recommandations de l'OUA, alors il sait ce qu'il lui reste à faire." M.A. Moumine, qui est un diplomate chevronné et bon connaisseur des pays anglophones de la région et de la Ligue Arabe, a auparavant rencontré les sud africains. Son accueil explique en partie, le communiqué défensif de la junte à Moroni, qui proclame son engagement à suivre l'Organe Central de l'OUA concernant Anjouan, mais faisant l'impasse sur le retour à l'ordre civil.


L'entourage d'Azali pousse à la nomination rapide d'un premier ministre du cru.

Dans la poursuite des stratégies pour empêcher la rencontre des délégués des 21 avec les représentants de l'OUA et des pays et organisations, les proches d'Azali, ont multiplié ces jours-ci les manoeuvres d'intoxication pour saboter l'initiative des 21 à Addis. Depuis la menace d'empêcher des citoyens de voyager, jusqu'aux bruits sur la nomination imminente d'un premier ministre par Azali, pour couper l'herbe sous les pieds des politiques. Azali serait maintenant pris par cette idée. Cela traduit aussi, des luttes d'influence entre Moheliens, au sein du pouvoir. Ceux-ci sont persuadés qu'Azali va rester Chef de l'Etat, et que de ce fait , le premier ministre doit être mohélien. Les tensions dans le clan Hassanaly sont vives entre les "laisse-pour-compte" et ceux au pouvoir. Dans les couloirs de la junte, une compétition sourde s'intensifie entre M.Bianrifi, premier des commissaires, et M. Madi Boléro, Directeur de cabinet d'Azali.


Azali convoque les partis

Azali a convoque les partis politiques cet après midi à Moroni pour engager des négociations sur la constitution d'un nouveau gouvernement. Cette initiative, sur laquelle nous reviendrons,  est la réponse du régime à l'initiative des 21 à Addis Abeba. Le régime qui, au début, feignait de minimiser cette initiative se voit donc obligé de réagir pour défendre la position d'Azali.