EMIRATES / AIR FRANCE-AIR AUSTRAL : L'ETAU SE RESSERRE SUR LES COMORES  


L'échec de l'ambition touristique.

Emirates a informé ses partenaires et les autorités comoriennes de l'arrêt de la desserte de Moroni à compter du 15 janvier. Cette était dans les cartons d'Emirates depuis 2 ans. Les raisons en sont plusieurs.   Quand Emirates a commencé ses vols, sa direction, tablait sur un fort développement du tourisme aux Comores. Sun International avait rendu publiques ses intentions d'entreprendre l'agrandissement du Galawa et la construction d'un nouvel hôtel sur le site de Maloudja. En plus des touristes sud-africains, Emirates et Sun International, comptaient sur le résau de la compagnie dubaie pour offrir de bonnes correspondances avec les marchés allemands, italiens et secondairement français et anglais: Frankfurt, Rome, Rome et Paris. La liaison Moroni-Dubai-France, un souci majeur des autorités comoriennes de l'époque, était un point secondaire pour Emirates qui réfléchissait Dubai-Moroni-Johannesburg.    La compagnie découvrit vite que le transport des Comoriens entre la France et les Comores, rapportait un bon yield ( revenu par siège), cependant avec un trafic très saisonnier.  Fin 96, Emirates se rendit compte que la mauvaise réputation du régime Taki à l'extérieur, n'encouragerait pas un regain du tourisme dont la décrue s'amorça, après le coup d'état de Denard de fin 95.  


Un transporteur qui compte en Afrique orientale et australe

Entre 96 et 98, la situation régionale d'EMIRATES a évolué très positivement. De Moroni comme unique point de desserte, Emirates, touche Nairobi, Dar es Salaam, Entebbe.   Johannesburg, comme  a écrit Emirates à ses agents est devenu le point stratégique régional, avec une liaison quotidienne avec Dubai. Le boom des relations économiques, commerciales et même touristiques entre la RAS , DUBAI et les Emirats Arabes Unis de manière générale, assurent à la compagnie des taux de remplissages impressionnants. C'est une clientèle, à bon yield, et qui dans un marché très compétitif, demande des vols confortables et directs. Emirates ayant complété sa nouvelle flotte d'Airbus, les nouveaux plus performants avec une plus grande autonomie de vol, n'ont pas besoin de faire escale à Moroni.  Se pose donc la rentabilité de l'escale hors saison estivale et sans perspective d'accroissement des flux. Il ne semble que les autorités comoriennes de ces 2 dernières années, qui ont été alertées plusieurs fois, par des responsables comoriens au fait du marché régional, aient pris une quelconque initiative visant à persuader Emirates de prolonger une de ses lignes régionales Nairobi ou Dar Es Salaam.   D'autres éléments plus "politiques" sont avancés. Comme l'abandon de Moroni au profit d'Air Austral ou une autre compagnie française, sous la promesse d'une autorisation d'augmenter la fréquence des vols d'Emirates à Paris. Depuis le début de ses opérations en France, Emirates s'est toujours vu refuser l'augmentation de sa fréquence,  au moins à 5 vols semaine, par les autorités françaises soucieuses de protéger Air France face à un redoutable concurrent, plus performant et dont le service jouit d'une réputation sans égale, parmi les hommes d'affaires, clientèle de base de la liaison France-DUBAI/ MOYEN ORIENT. Si tel est le cas, cela pourra se vérifier courant 2000.   Dans sa très courte lettre d'information, Emirates a signifié aux agents et partenaires, que l'escale de Moroni serait fermée à partir du 15 janvier, que les vols Dubai-Johannesburg - point stratégique de l'Afrique Australe - seraient désormais directs.


Quelles perspectives ?

Pour Emirates c'est une simple question de marché, pour les Comoriens, une fois encore c'est la perspective d'un isolement de l'archipel ou face à un transporteur de second rang qui dictera ses mauvaises conditions.   Air Tanzania qui va bientôt commencer se vols à Dar Es Salaam , n'est pas une alternative sérieuse. elle manque de prolongements vers le nord. Dubai excepté. Ses capacités (737) sont réduites.   La logique voudrait que les autorités cherchent des possibilités de coopération avec une des 2 grandes compagnies régionales: Kenya Airways ou South African Airways. La 3ème compagnie fiable Air Mauritius aura de la peine à dégager une capacité suffisante pour les Comoriens de France dans la période estivale. Mais comme les 2 autres elle a le savoir faire et ne saurait être suspectée d'arrières pensées politiques.