QUE DE SIGNATURES!

Le régime ne s'épargne aucun effort pour collectionner les signatures et impressionner la communauté internationale par le nombre de partis reconnaissant Azali comme chef d'état. Des clans et factions se sont scindés en 2, en s'emparant de la représentativité du parti d'origine, pour gonfler les adhésions à la déclaration d'allégeance à Azali. Le groupe Salim Hassane, Djaé ( directeur de la Fonction publique) Ibrahim Mze dit Sounoufou, appartenant à un clan au sein du RND rénovateur (parti dont les dirigeants reconnus sont Mtara Maecha, Afraitane et Larifou Hamidi) s'est démultiplié: Salim Hassane qui ose tout, a signé pour le RND rénovateur, Sounoufou, pour le RND- cadre(?). M. Ali Toihir dit Kéké, jusqu'ici porte parole de la délégation de Ngazidja dans les rencontres inter-comoriennes, a signé pour le CONGAZI (confédération des organisations de Ngazidja), laissant à M. Djaffar Madi le soin de signer pour NGAZIDJA. On peut parier fort que les médias d'état ne passeront jamais les protestations du parti CHUMA, dont M.Said Ahmed El Kebir, a confisqué la représentation, laissant aux oubliettes Mohamed Othman, mandataire patenté de Said Ali Kemal. Les partis MAECHA BORA et UNDC dénoncent eux aussi un vol de signature. Le PRC a fait l'objet de stratagèmes dignes de vaincre Denard, la prochaine fois qu'il s'aventurera près des plages d'Itsandra. M. Mohamed Cheikh, époux de la commissaire à l'éducation, a mobilisé des notables de Ntsudjini, pour faire pression sur le Secrétaire général, Aboubakar Abdou Msa, somméde signer la déclaration pro Azali. Un bureau politique unanime fera avorter la manœuvre. Jeudi matin, quelques anciens responsables du parti, après une réunion chez le directeur de cabinet d'Azali, M. Madi Boléro, démarchaient des militants pour signer une pétition appelant le PRC à signer. Le bureau politique avait auparavant publié une déclaration (voir ci-dessous) où il est fait part de son refus de rencontrer Azali sur d'autres bases que l'accord d'Antananarivo.

Le pouvoir veut à tout prix, faire croire qu'il a des assises. La nomination d'un premier ministre et la formation d'un nouveau gouvernement devaient être une formalité. Cela fait une semaine que les tractations durent. Les proches d'Azali laissent entendre que le premier ministre sera nommé ce soir à 20 heures, heure de Moroni. 

 


 

LES FINANCES EN GREVE

 

Les agents du ministère des finances sont en grève depuis le 29 novembre. Ils protestent contre la diminution de leurs indemnités passées de 25 à 15%. Le secrétaire général du ministère M. Maoulana Charif ayant fait appel à la gendarmerie pour rétablir l'ordre, les grévistes demandent maintenant son limogeage. La grève devrait continuer jusqu'au 3 décembre. Les agents de la Fonction publique et des services judiciaires menacent de se joindre au mouvement.

 


 

DECLARATION DU PRC

Le Bureau Politique du Parti Républicain des Comores constate que son analyse de la situation après le coup d’état du 30 avril 1999 est malheureusement confirmée par les faits et l'évolution politique.

Comme l'avait prédit Mohamed Said Abdallah Mchangama, le régime militaire a été incapable d'apporter des solutions aux grands maux qui affectent le pays: ,dont la sécession anjouanaise, et la crise économique et financière. Aujourd'hui le pays est encore plus isolé. Pour faire face à l’isolement, le colonel Azali est obligé de faire un gouvernement avec un Premier Ministre, ce qu’il condamnait il y a 7 mois. Cette manœuvre se fait avec les mêmes clans qui ont entouré Azali depuis le début, approfondissant la division du pays.

Le Parti Républicain des Comores a décliné l'invitation faite hier dimanche 28 et aujourd'hui 29/11de r rencontrer le colonel Azali sur la constitution du gouvernement.

Nous réaffirmons qu’il ne peut avoir de négociations en dehors de l’accord de Tana. Nous restons fidèles à notre démarche unitaire. Nous l'avons défendue sous Taki, nous l'avons défendue sous Tadjidine. Nous la maintenons encore plus ardemment sous Azali. Nous avons bon espoir que la classe politique finira par comprendre que seule un élan commun sortira le pays du gouffre.

Le PRC est un élément moteur des initiatives en cours auprès de la communauté internationale. Le Bureau Politique du PRC qui a la confiance du président du parti continuera de militer pour les engagements pris dans l'accord d'Antananarivo, dans le Manifeste des 21 et dans les Propositions de Sortie de Crise. C'est la seule démarche possible pour quiconque se réfère aux idées de notre parti.

Aboubakar Abdou Msa

Secrétaire Général


LYCEE PROPRE

Le mardi 30 novembre 1999, la coopérative des élèves du lycée Saïd Mohamed Cheikh et les associations des professeurs et des anciens élèves ("les Amis du Lycée") ont organisé une journée "Lycée propre". L'état de délabrement avancé de l'établissement d'où est sortie la grande majorité de l'élite du pays, pèse sur les conditions de l'enseignement et la sécurité des élèves. Les graffitis des années 80 sont toujours là. Les anciens constatent la disparition du terrain de sports, des vestiaires, des toilettes et…. des table- bancs et des tableaux dans les classes. Seuls les badamiers s'en sont bien tirés, insensibles à la misère, ils ont poussé jusqu'à couvrir toute la cour de leur ombre. Le nouveau proviseur M. Djibaba, qui a remplacé M. Mohamed Abdoulhamid, a fait tailler les grands arbres. La cour balayée apparaît plus propre. Pourvu que ça dure.