Informations du 10 octobre 1999


MOHELI : LE PRINCE ET LE BARONNET

  Les relations sont mauvaises entre  Mohamed Hassanaly, prince de Mohéli, parrain du régime d'Azaly et son ex-protégé Bianrifi Tarmidi, commissaire coordinateur du comité d'état ( gouvernement). Après quelques mois de régime militaire, les précautions formelles sont oubliées, Azaly et ses hommes ne rechignent plus à être appelés président, ministre et pour Bianrifi, premier ministre. L'homme qui occupe la primature se sent un destin. Avec l'appui de Boléro, directeur du cabinet d'Azaly, il a obtenu le limogeage de l'ex commissaire d'état à l'équipement M. Abdoubakar, autre allié de Mohamed Hassanaly, pour le remplacer par Said Dhoifir, nommé commissaire aux transports, télécoms et tourisme. Said Dhoifir a été directeur de cabinet de Salim Djabir, ex- président de l'Assemblée Fédérale. Le commissaire coordinateur ( coco ) croit le temps venu d'affirmer son indépendance et, avec Boléro, qui vise le gouvernorat de Mohéli, et placer ses hommes. Il affirme à qui veut l'entendre que c'est azaly et non Hassanaly qui l'a nommé. Le climat est si mauvais que le colonel et son dircab ont du se déplacer pour amadouer le vieux prince.  


RIGUEUR ET VILLAGE  

Incapable de payer les salaires, le régime est passé  à " la rigueur". Licenciement dans les sociétés d'état et imposition aux sociétés d'objectifs de contribution aux caisses de l'état: 50 millions pour la SNPT, où les derniers nommés par Taki et le Forum ont été virés: 45 personnes au total. Mais là aussi l'exception villageoise confirme la règle. Djounaid, originaire de Mitsoudjé, village du colonel, et dirigeant du FD, nommé sous le FORUM, conseiller financier ( poste non existant dans l'organigramme de la SNPT), après avoir été viré, par une décision signée du ministre des Finances, du ministre des Télécoms et du Directeur Général, a été réintégré sur un coup de téléphone de la caserne.  Continuité.  


AEROPORT DE HAHAYA : EMIRATES AU SOL ?

Un accord aurait été signé avec Emirates pour les prestations au sol des avions ( Ground Handling). L'entité qui assurait ces services depuis la mise en liquidation d'Air Comores, n'avait pas de base juridique. Il semble qu'Emirates formerait un partenariat avec l'Aviation Civile comorienne. On se souvient, que du temps de Djohar, un accord avait été presque conclu avec Emirates. Cet accord avait été remis en cause juste avant la signature, par le president de la république, sous la pression de certains conseillers et de la direction d'Air Comores, alors favorable au pseudo homme d'affaires Ashley.  


EMOI A l'UNIVERSITE PARIS VIII : VRAIS FAUX BACS COMORIENS ?

Le responsable de la scolarité à l'université Paris VIII, M. Pierre Lafond, a informé, M. Hamidou Djaé, secrétaire général des étudiants comoriens à Paris (AECP) que l'ambassade des Comores à Moroni a écrit à l'université que des étudiants comoriens s'inscrivent avec de vrais faux diplômes. La signature du ministre sur le diplôme est bien authentique, mais l'authenticité s'arrête là.  D'autres universités seraient destinataires de la correspondance.   Les étudiants comoriens craignent que les faux diplômés ne ternissent la réputation de l'ensemble des étudiants qui après avoir complété péniblement une scolarité aux Comores, doivent affronter beaucoup de sacrifices pour terminer les études en France. Des responsables étudiants soulignent que la triche concerne tout aussi bien les services de l'ambassade de France. Il est connu de tous que des fonctionnaires de l'ambassade collaborent ou ont collaboré à ce trafic. Certains chefs de la mission de coopération et des attachés culturels, ont distribué des bourses à leurs petites amies, favorisé l'inscription et l'obtention de visa à de quasi idiots, enfants d'amis, et sont mêmes intervenus auprès de profs comoriens avant l'épreuve du bac pour l'octroi de bonnes notes. Cette année, des profs du secondaire se sont mobilisés pour éviter, la mascarade de baccalauréat, qu'a connu le pays, la dernière année du régime Taki.  ( Voir...)      


DES COMORIENS A PARIS OU L'APPRENTISSAGE DES BONNES MEURS.  

Chose rare les Comoriens ont les honneurs de la presse française. Sans qu'aucun jeune français d'origine comorienne ait servi de cible aux tireurs des factions d'extrême droite. Cette fois-ci, il s'agit de politique au plus haut niveau, au sommet de l'état français, et la communauté comorienne a la fierté de se frotter les épaules avec des hommes aussi prestigieux que Chirac et Tibéri, maire de Paris. On apprend que pour être sûr de gagner les élections municipales de 89, dans tous les arrondissements parisiens,  l'équipe municipale de l'époque dirigée par Chirac, a utilisé les éboueurs comoriens, habitant pour la plus part en banlieue rouge, pour gonfler les listes électorales de Paris intra- muros, surtout dans les arrondissements menacés. Abdou et Mmadi de La Courneuve, donnaient leur carte électorale à un responsable municipal, chargé des opérations. Une adresse parisienne lui était attribué - jusqu'à 12 habitants dans un studio- et le jour venu, Abdou et Mmadi faisaient leur double de voir de citoyens: dans leur commune de résidence et à Paris. Il semble toutefois, que beaucoup n'ont pas bénéficié des promesses faites. Comme dit Charles Pasqua, les promesses n'engagent que ceux qui les entendent.   PRC Actualités ayant interrogé certaines de nos vedettes, elles répondent toutes avec un haussement d'épaules: quand le chef dit que tricher c'est la loi ou est le problème? Certains disent: qui ne triche pas aux élections? Cette tradition des bonnes traditions électorales a été implantée aux Comores depuis des lustres: François Mitterand et Gaston Defferre avouaient volontiers que sous la IV ème république, les gouverneurs sous les directives du ministre des colonies, s'assuraient que les représentants de la gauche ( la droite n'a pas le monopole de la triche!) recevaient l'appui de l'administration coloniale. Jusque dans les procès verbaux des bureaux de vote. Aux Comores, les précautions étaient prises pour que les voix de Said Ibrahim, toujours gagnant à la Grande Comore, ne dépassent pas d'un certain seuil, celles du candidat de gauche Said Mohamed Cheikh. Les colons du Nyumakele, Bambao et Ahmed Abdallah remplissaient les urnes au nom de leurs ouvriers agricoles et donnaient la victoire au candidat de la majorité de gauche à Paris. Malheureusement on n'a pas connu pareille sollicitude, dans les autres domaines de développement aux Comores.