Informations du 14 octobre 1999

PREPARATIONS D'APRES REGIME

Des dignitaires du régime commencent à préparer l'après Azaly, pendant que les docteurs ès instabilité soufflent sur la braise.

Sultan Chouzour est déjà convaincu de la fin prochaine du régime militaire et prépare ses arrières. Il parle volontiers de ses frustrations, Azaly se refusant à composer un gouvernement d'union avec un premier ministre issu des partis. S.Chouzour avait entretenu l'espoir d'être nommé premier ministre aux lendemains du coup. Le chef de la mission française de coopération militaire, parrain d'Azaly, se chargeait de la bonne compréhension entre les 2 hommes. Le conseiller privé du colonel (fonction officielle de M. Chouzour) commence à jeter les ponts avec ceux qu'il croît susceptibles d'occuper le pouvoir demain.

De l'autre côté, des grognards de Taki  - Mouzaoir, Mouhtar, Tamou siègent en permanence avec Said Hiliali, qui pense le moment venu, pour se placer. Tout en échaffaudant des scénarios avec les sus nommés, il essaie aussi de vendre un premier ministre. Pour la énième fois, il a Ali Haribou dans son chapeau.


SHAWIRI : KAPVATSI MWAFAKA

C'est la grogne au sein des cadres de Shawiri, parti de Mahamoud Mradabi, directeur de la Société Comorienne des Hydrocarbures. Ils se plaignent de ne rien obtenir en compensation de leur loyauté. Le ministre de l'économie Mbae Toimimou s'est fait tancer par ses camarades qui l'accusent d'être incapable d'obtenir le moindre fromage pour le parti. Les plus audacieux, avancent que tant que leur président reste à la SCH, un état dans l'état, les utres n'obtiendront rien. Autour d'Azali, on fait remarquer, que le Shawari a non seulement un ministère important, un dirigeant à l'ONICOR, mais que la SCH a plus de poids et de moyens que tous les autres ministères réunis.


LAGUERA PART EN GUERRE POUR LA PRESIDENCE.

Said Said dit Laguera, ancien ministre des Finances, ancien ministre de l'équipement de Taki, mène sa campagne pour "la présidence". De France où il s'est installé avec sa famille, il a informé tous ceux qu'il a pu toucher de sa décision de briguer "la présidence".

Avec ses alliés Chadhouli Abdoubacar, ex directeur général de la société portuaire SOCOPOTRAM et M.Ali Boina, successeur de Said Said aux finances sous Taki, il a décidé d'accélérer le pas et faire pression pour des élections rapides.  Ses amis appellent à un grand rassemblement populaire à Mtsangadjuu chef lieu du Dimani le samedi 16 octobre. On se souviendra que mis en examen avec Ali Boina et Ahmed Abdou Madi pour  "détournement de deniers publics"sous Tadjidine, Said Said s'était réfugié dans son village, la population de Dimani mettant au défit les autorités d'alors d'arrêtre l'enfant de la région.

Le gouverneur de Ngazidja, M. Issihak Abdourazak, n'a pas jugé sage d'interdire la manifestation, mais les agents du gouvernorat ainsi que la junte militaire sont mobilisés pour mettre des obstacles à la réussite de la manifestation.

2 français dépêchés par Said Said sont actuellement aux Comores et assurent le financement de la mobilisation. Said Said compte faire la preuve de sa popularité auprès de ses amis étrangers et prendre une longueur d'avance par rapport aux autres candidats déclarés, surtout Mradabi. Ce dernier comptait beaucoup sur Ali Boina et une partie de l'appareil Takiste pour les prochaines élections. La question qui reste à élucider est quelle présidence ?


MANOEUVRES CONSTITUTIONNELLES ET ELECTORALES

La junte s'est fait conconcter un projet de constitution, qui sera bientôt transmis aux partis pour un débat d'avant référendum. La constitution concerne dans un premier temps la Grande Comore et Mohéli. Le projet stipule qu'en ce qui concerne Mayotte et Anjouan, la constituation prendra effet deux mois après que la cession aura pris fin.

Parallèlement, le gouverneur de Ngazidja annonce vouloir convoquer les partis pour "qu'ils désignent des observateurs à la mise à jour des listes électorales". Le pouvoir avance résolument dans la ratification silencieuse de la sécession