LE PARTI SHAWIRI PERSISTE A NE PAS SIGNER

Le parti Shawiri de M.Mahamoud Mradabi vient de publier un communiqué où il ressort qu'après consultation les militants confirment le refus des dirigeants de signer le Manifeste des 21 partis sur l'unité et l'intégrité nationale.

 


PASOCO ET RND NGAZIDJA VEULENT INTRONISER AZALI

La réunion du mercredi 17 novembre des 21 partis signataires du Manifeste, devait porter sur le débat de 2 rapports par MM. El Arif Hamidi (RND- rénovateur) sur la constitution d'un gouvernement consensuel de transition et Ali Msaidié ( MDP) sur la résolution de la crise à Anjouan. Les débats ont été bloqués par MM.Salim Hassane du RND Rénovateur tendance Ngazidja et Ali Affandi du PASOCO (sans EL MACELLI) qui insistent sur la désignation d'Azali comme chef d'état de la transition à qui il échoit de désigner le premier ministre. Le président de séance a du mettre fin au débat sans que les points à l'ordre du jour soient discutés.

La veille, les partis se sont prononcés en faveur des propositions d'Aboubakar Abdou Msa (PRC) sur l'organisation de la transition: le gouvernement consensuel, le Comité de suivi habilité à légiférer pendant la transition, un organe de régulation des conflits compétent pour connaître la conformités des actes législatifs et réglementaires par rapport au pacte de transition et enfin le Comité de la Sécurité Nationale, composé de l'état major de l'AND ( armée nationale de développement) et de la force de sécurisation de l'OUA. Ce comité serait chargé d'assurer la sécurité des gens et des biens, de promouvoir les conditions d'asseoir l'autorité de l'état sur tout le territoire et d'étudier le rôle de l'AND dans le cadre institutionnel défini à Antananarivo.

 


ALI MSAIDIE REMPLACE ABDOUL MADJID AU MDP

Abdoul Madjid Youssouf ancien Secrétaire Général du MDP et un des plus anciens et fidèles compagnons d'Abasse Djoussouf président du parti, a été remplacé par Ali Msaidié. M. Abdoul Madjid, ancien ministre des Finances sous le gouvernement de Caabi, consécutif au coup d'état de Denard, s'était mis en congé de parti. Au début du putsch d'Azali des rumeurs non confirmées, circulaient sur son ralliement au régime militaire. En fait, il cachait difficilement son amertume, quand Abasse Djoussouf occupait la primature. Il était alors Secrétaire général du gouvernement, poste qu'il considérait comme un placard. Comme beaucoup de vieux compagnons d'Abasse, Il pronostiquait un échec du premier ministre , qu'il considérait comme étant l'otage de nouveaux venus tels Abdou Soefo, alors directeur de cabinet d'Abasse, depuis passé chez Azali et Ali Msaidié qui était déjà un rival dans le parti. M. Msaidié a été plusieurs fois ministre sous Djohar. Avec Mohamed Abdou Madi, il commença un rapprochement avec Abasse après le coup d'état de Bob Denard. Il était ministre dans le gouvernement Caabi et ministre de la production sous Abasse.

 


AZALI REÇOIT LES MOINS DE 25 ANS

Ce mercredi après-midi, Azali recevait à Beit Salam les jeunes. Emmenés par M. Ilyas, un grand notable de Mitsudje, ils ont été accueillis dans les jardins de la présidence qui résonnait de musique Rap et Funk. Le colonel dans un discours en français, puis en comorien a traité des problèmes de santé, d'éducation et de sécurité. Il a exhorté les jeunes à ne pas se laisser manipuler par les politiciens. Il a ensuite répondu aux questions des invités.

 

 


NOUS AVONS AIME

LE SIDA, LE H.I.V ET L'AFRIQUE

Voici un livre très important, très dense - peut être même trop- et très érudit pour ceux qui s'intéressent au grand monstre de l'époque, le SIDA. Depuis la découverte du virus HIV, deux questions récurrentes sont: l'origine du virus et son pourquoi en Afrique. Dans les années 80, on pouvait lire dans les journaux occidentaux les plus sérieux des articles aux accents bibliques sous entendant la damnation de l'homme noir, proche du chimpanzé par ses mœurs, victime de son penchant à la fornication. Avant que la pandémie ne se répande en Inde et dans les pays du Sud Est asiatique, des magazines sérieux colportaient des articles traitant de la résistance naturelle des Asiatiques au virus. C'était alors l'apogée du capitalisme nippon et la période des taux de croissance à deux chiffres des tigres asiatiques.

Le livre de Edward Hooper n'est pas un pamphlet engagé d'un quelconque amoureux de l'Afrique, désireux d'en découdre avec le dédain des occidentaux.

Les 1014 pages sont le fruit d'années de recherche, d'interviews et d'un travail journalistique rigoureux, dans la meilleure tradition anglo-saxonne.. L'auteur est un ancien correspondant de la BBC et a travaillé pour les Nations Unies.

La thèse de M.Hooper est que le virus du SIDA a été introduit en Afrique lors de tests d'un vaccin contre la polio. Ce vaccin a été développé au fameux Wistar Institute de Philadelphie par Mme Hilary Koprowski dans les années 50. Les tests ont été entrepris sur des singes et vraisemblablement aussi des chimpanzés, dans des régions de l'Afrique Centrale sous administration belge: aujourd'hui le Congo, le Ruanda et le Burundi. C'est la région berceau du SIDA.

L'auteur demande que des analyses soient faites sur des échantillons du vaccin ant-polio toujours gardés par le Wistar Institue, afin de vérifier sa thèse.

Aux Etats Unis et en Grande Bretagne, la communauté scientifique a accueilli le livre avec beaucoup de sérieux.

Des voix s'élèvent pour que le Wistar Institute fasse faire les tests. Ce qu'il dit accepter, s'il se trouve 2 laboratoires volontaires pour les faire. A ce jour aucun laboratoire ne s'est porté candidat. Et c'est là le plus surprenant. Des millions d'humains meurent, une enquête sérieuse établit que ce fléau peut provenir des conséquences d'erreurs humaines, et les grands laboratoires, les responsables mondiaux de la santé ne bougent pas pour faire la lumière. Non pas pour punir, mais pour comprendre et en finir de faire de l'Afrique le terrain des expérimentations hasardeuses, la poubelle chimique et médicale du monde. Dans tous les acas ce serait rendre hommage aux victimes.

C'est l'hebdomadaire "The Economist", porte parole cultivé et prestigieux du capitalisme mondial pur et dur, qui, dans une critique élogieuse qualifie le livre de grand défi (fundamental challenge). Le même hebdomadaire insiste pour rappeler à ceux qui seraient tentés de ne voir dans le livre que billevesées écolo- gauchistes, les expérimentations hasardeuses qui ont été faites au nom de la médecine et du progrès pendant ce siècle. Sur les bébés des femmes condamnées, et les enfants handicapés mentaux aux USA, mais surtout sur les "volontaires" nécessiteux en Afrique. Les guillemets sont empruntés à l'hebdomadaire. Le livre n'est pas encore traduit en français.

The River: A journey back to the source of HIV and Aids. Par Edward Hooper. Chez Allen Lane