LES DROITS DE TRAFIC AERIEN DE L'ETAT COMORIEN BRADES A YEMENIA

Les représentants de l'état comorien ont signé un incroyable document (voir dans les pages DOCUMENTS, en cliquant l'onglet DOCUMENTS de la page d'accueil) où l'état abdique littéralement ses droits de trafic aériens à la société Yemenia.

Selon le document Yemenia est nommé compagnie nationale et jouit donc non seulement des privilèges d'un transporteur battant pavillon national, mais devient LE transport national.

Plus troublant, il est stipulé que Yemenia sera consulté pour toute demande de compagnie aérienne demandant à desservir Moroni ou tout autre point des Iles Comores. En fait dans le document en anglais qui sert de référence, cette consultation donne un droit de veto à Yemenia :" Request from any new carrier intending to operate to Moroni/ Comoro Islands will be consulted with Yemenia"

Mêmedans les rares pays qui ont une compagnie nationale détenant un monopole, l'octroi de permission de vols et des droits de trafic esst du seul ressort de l'état, c'est à dire de l'aviation civile.

Là, par exemple, où Emirates bénéficiait seulement d'une tolérance de 5ème liberté, entre Johannesburg et Moroni, Yemenia va agir en transporteur national.

Le document ne mentionne aucune contrepartie, si ce n'est la formation de 30 jeunes Comoriens à la réservation et à l'émission des billets, sans aucune promesse d'emploi. Une compagnie comme Yemenia a besoin d'un maximum de 5 agents de vente. Il y a environ une centaine de jeunes comoriens ayant obtenu cette formation en France et en Egypte principalement, sans compter les anciens d'Air France / Air Comores et ceux d'Emirates si le départ de cette compagnie se confirme. Leur formation est au moins équivalente à celle que peut donner une compagnie moyenne comme Yemenia.

Cet accord a été signé par les plus hautes autorités en la matière en présence du Commissaire au transport Said Dhoifir Bounou. La présidence, le ministère des transports, les affaires étrangères étaient représentés.

L'incohérence de la politique aérienne des commissaires est flagrante. Chaque faction du pouvoir a son plan en matière de désenclavement aérien. Les luttes d'influences sont âpres. On murmure le limogeage imminent de certains responsables. Il y a à peine quelques mois, le commissaire au transport Mahamoud Soilih Lamartine était congédié. On lui reprochait d'avoir accordé des droits exorbitants à Air Austral, avec son remplaçant, on fait pire. Sauf que cette fois, le colonel était représenté.

Dans le point "divers" ( Miscellaneous item) du contrat, il est stipulé que le directeur de Yemenia aux Comores a décide souverainement de l'application des tarifs. C'est la première qu'une telle cause figure dans ce genre de document. En clair cela veut dire que les autorités n'ont pas besoin de s'adresser au siège de Yemenia , mais peuvent discuter avec le directeur local de toutes les combines possibles.

Le 30 octobre 1990, une délégation comorienne , dirigée par M. Said Dhoifir Bounou, Commissaire ( ministre dans le document) aux Transports, Tourisme, Poste et Télécoms, et composée de MM. MOHAMED AHMED CHAHIR, Directeur Général de l'Aviation Civile et de la Météorologie, HODHOAER INZOUDDINE, Directeur Général des Affaires Politiques et Juridiques au ministère des Affaires Etrangères, M. Mohamed Saandi Anzi,, pilote de la présidence et conseiller du Colonel Azali, a signé un procès-verbal avec le Président Directeur Général et le Directeur Commercial de la compagnie Yemenia. Ce procès verbal d'une réunion consécutive au Protocole d'Accord signé entre le Yemen et la RFIC le 27 octobre consigne les points d'accord entre la RFIC et la compagnie. PRC-ACTUALITE a pu se procurer la copie en anglais qui constitue la version de référence. Le document est signé par MM. CHAHIR et HODHOAER du côté comorien, de MM ABDULKHALEK ALKADI et ABDULWAHAB SADAKA, respectivement PDG et Directeur Commercial de Yemenia du côté yemenite.

PRC-ACTUALITES reviendra sur cette affaire.

 


COUP DE BALAI DANS LES AMBASSADES

Le décret 99/153/CE mettant fin aux fonctions des fonctionnaires (sic) et agents d'Ambassades des Comores à l'Etranger a été finalement transmis aux concernés. Signé depuis le 14 Octobre., il a été l'objet d'intenses pressions, qui voulant maintenir un proche, et l'autre voulant se venger d'un adversaire. Le décret ne se réfère à aucun critère sur le choix des agents rappelés. il ne motive pas non plus la décision. Le pouvoir laissait entendre que la mesure affecterait tous ceux ayant plus de 4 ans dans un même poste, mais certains wanahatru ( nos enfants ) sont épargnés.


VOYAGE INCERTAIN DE LA DELEGATION DES 21

Les commissaires et leurs amis croient avoir trouvé une occasion de ridiculiser les dirigeants des 21. Ceux ci, après s'être mis d'accord sur l'envoi d'une délégation à Addis Abeba pour relancer le processus de résolution de la crise, ont annoncé le départ pour le vendredi 19 par Air Madagascar, jusqu'à Nairobi. Or cette compagnie n'a pas de droits de trafic entre Moroni et Nairobi. Dans ce cas, seule l'Aviation Civile, peut autoriser la compagnie étrangère à prendre exceptionnellement de passagers. Jeudi 18 en fin de soirée, les autorités feignaient toujours de ne pas être concernées et affichaient des visages de gosses étonnés de l'ignorance des responsables de l'opposition.


BOURSES CANADIENNES DE LA FRANCOPHONIE: C'EST LE MOMENT

TEMOIGNAGE D'UN BOURSIER

Je suis comorien et bénéficiaire d'une bourse de la Francophonie depuis trois ans. Je pense qu'il est utile de faire partager mon expérience d’étudiant au Canada aux Comoriens désirant postuler à une bourse de la Francophonie.

Depuis sa création en 1987 , le programme canadien de bourses de la Francophonie accueille chaque année un fort contingent d’étudiants boursiers originaires de 35 pays ayant en commun l’usage du français . Les boursiers viennent au Canada pour y faire des études de baccalauréat ( licence), de maîtrise ou de doctorat dans un domaine correspondant à une priorité nationale de développement.

La République Fédérale Islamique des Comores (RFIC) membre à part entière de la Francophonie bénéficie des bourses de cette organisation. Des Comoriens ont pu faire leurs études au Canada par le biais de ces bourses.

La sélection se fait à 2 niveaux. Chaque pays francophone bénéficiaire organise un concours national sur dossier. Chaque pays doit retenir les 16 meilleures candidatures: 8 femmes et 8 hommes. La parité entre les sexes est obligatoire; au départ, il faut favoriser l'égalité des chances. Les candidatures retenues sont envoyées au Canada pour concourir avec les autres candidats des 34 autres pays. Il n’y a pas de cota par pays. C’est un concours international, sur dossier.

La sélection au niveau international se fait da la manière suivante: au Canada, il y a 17 universités qui dispensent des cours en français. Chaque université délègue 2 membres pour le jury. Ces membres réévaluent tous les dossiers, ils attribuent à chaque dossier une note de 0 à 100% et c’est après cette évaluation qu’ils choisissent les heureux élus. Seuls les meilleurs passent.

Les Comores se singularisent des autres pays par une majorité de candidatures obtenant une moyenne inférieure à 60%. D'autre part Les Comores ne respectent pas les normes établies. Au lieu de 16 candidatures, les Comores envoient 60 à 100 candidatures. Elles obligent les gens de la Francophonie à faire le travail de présélection qui devrait être fait par les autorités comoriennes. Souvent, il ne reste aucun candidat de l'archipel après cette procédure.

En 1996, nous étions 100 candidats. 20 ont été retenus au niveau national et leurs dossiers transmis au Canada. Pour la première sélection 4 ont été choisis. Au deuxième tri, un seul candidat a été retenu.

Aucun Comorien n'a été admis pour les rentrées universitaires de 97 et 98. Les mauvaises notes et le non respect des normes par nitre pays ont été les causes. Pour la rentrée universitaire de cette année (1999), sur 60 dossiers comoriens, une candidate a été admise. Cette femme avait fait ses études au Canada en tant que Boursière de la Francophonie, et elle avait de bonne notes. Après ses études, elle était rentrée au pays où elle a travaillé à la Présidence à l’époque de feu le Président Mohamed Taki.

Pour la rentrée universitaire de l'an 2000 les formulaires de demande de bourse se trouvent dans les pays francophones concernés. Aux Comores au ministère de l'Education. Espérons que l'actuelle ministre de l’éducation nationale va respecter les normes établies par la Francophonie en choisissant les meilleurs candidates et candidats comoriens qui ont le potentiel de concourir avec les autres candidats du monde entier.

Mohamed Ali Mohamed