VIOLENTS AFFRONTEMENTS A MAGUDJUU

De violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes manifestants ont eu lieu mardi 26 dans la matinée dans le quartier de Magudjuu, au nord de Moroni. Il y a eu plusieurs blessés des 2 côtés. Le jeune Lucien Mlanao, est toujours gardé à l'hôptal El Maarouf. Les jeunes interpellés ont tous été relâchés le mercredi. Les incidents ont commencé, suite à un jugement du tribunal de Moroni, reconnaissant à la famille Said Ibrahim Said Ali, la propriété d'un terrain sis route de La Corniche. Les jeunes ont aussitôt barré les routes du quartier et la gendarmerie est intervenue pour les déloger. Ce terrain avait été attribué aux jeunes du quartier par Le préfet de Moroni, et l'ancien gouverneur Abdou Bacar Boina sous Taki. Les jeunes voulaient en faire un jardin public avec une piscine. Les travaux effectués bénévolement par la population du quartier sont très avancés. Ils avaient reçu le soutien d'organismes s'occupant de l'environnement et, le PNUD suivait la réalisation des travaux après que le financement couvrant les matériaux et le terrassement fût débloqué. Peu après le début des travaux, feu Si Mohamed Naçr Edine, au nom de la famille Said Ibrahim, revendiqua le terrain comme propriété familiale. Les jeunes ont toujours argué de leur bonne foi, le terrain leur ayant été attribué par les autorités et tous les gouvernements qui se sont succédés ayant soutenu leurs efforts. Peu avant sa mort. Naçr Edine organisa une "HITMA"* publique devant le terrain.

* Une hitma est une lecture du coran aux fins d'appeler la justice divine. Elle est généralement faite par des "charifs", descendants du prophète Mohamed.


MARSEILLE : LES VENDREDI DE L'OR COMORIEN

Cela se chuchote entre Comoriens "dans le secret". Certains viennent de Paris. Les Maghrébins sont de Marseille. Le dernier vendredi du mois, le Crédit Municipal de Marseille vend aux enchères, les objets gagés ayant dépassé les délais de dépôt. Depuis quelques années, l'or "comorien", déposé par des familles, souvent des femmes seules, figure dans les ventes. Les bijoux sont en or de 18 ou 22 carats. Bagues, boucles d'oreille témoignent des fins de mois difficiles. Broches, kekeya (gros bracelet) et bien que rares"Hara", le grand collier composé de plusieurs chaines avec un grand pendantif sont gagés pour couvrir les grosses dépenses et les imprévus. Participation à un grand évènement au pays, cotisation à une tontine, prise en charge d'un parent malade, rapatriement d'un mort, financement des études de jeunes parents. Le design et les motifs, bien que de facture moyen-orientale gardent une touche comorienne. Ces bijoux sont pour la plus part produits et achétés à Dubai, parfois à Djeddah et à Istanbul, pour être offerts à la mariée lors du grand mariage. Avec la montée du salariat parmi les femmes de la communauté , celles ci achètent elles mêmes les bijoux. L'or est toujours une valeur refuge, l'épargne par excellence, et, le symbole de l'aisance. Le crédit Municipal prête 30 FF pour chaque gramme d'or travaillé, alors qu'il coûte en moyenne 150 FF. Le dépôt se fait pour 6 mois renouvelables et les intérêts de 1% par mois. Fuyant le déshonneur, le débiteur ne prévient personne de son défaut de paiement. Peux savent qu'on peut négocier l'ouverture d'un compte à provisionner petit à petit et ainsi éviter la vente. Le dernier vendredi du mois, ceux et celles qui ont les moyens se rendent au Crédit Municipal de Marseille pour se payer un ensemble de bijoux à moitié prix. De plus en plus de Maliens et de Sénégalais se joignent aux habitués Comoriens et Maghrébins pour l'or du grand mariage à prix discount.


MRADABI A LA POLITIQUE, ABODO SOEFO AU PETROLE

Mradabi a fait mardi et mercredi 26 et 27 ses adieux au personnel de la Société Comorienne SCH des Hydrocarbures. Son remplaçant serait Abdo Soefo, actuel ministre de l'éducation. Les versions de ce départ varient à Moroni. Les partisans de l'homme qui a dirigé la SCH pendant vingt ans, parlent de démission et d'une probable nomination à la primature. Les proches d'Azaly parlent d'un limogeage "amical"; des garanties seraient données sur la clôture définitive des poursuites qui avaient été engagées contre Mradabi sous Taki. D'autres avancent qu'étant le favori pour la reprise de la SCH, qui doit être privatisée conformément aux recommandations du FMI et de la Banque Mondiale, il ne pouvait rester à la tête de la société au moment des négociations.

 


UNE FEMME CHEZ LES COMMISSAIRES?

Mme Moinaécha Cheikh, secrétaire générale à la présidence, est pressentie pour remplacer M. Abodo Soefo à l'Education Nationale. Auparavant, elle était directrice générale des affaires sociales, et a été directrice de cabinet de M. Sultan Chouzour au ministère de l'éducation.