AFFAIRE YEMENIA: L'AFRIQUE DU SUD TIRE LES MARRONS DES REACTEURS 

Puisqu'ils sont bêtes, ne nous gênons pas. Le ministère des transports d'Afrique du Sud a écrit, en date du 11 novembre 99, à son homologue comorien pour avoir " confirmation de la mise en application de l'accord de code share entre Yemenia et Interair pour la liaison Johannesbourg-Moroni. à partir du 1er décembre 1999. La lettre Ref: CA/21/2/1/00 est signée Ms Karen Naidoo pour le Directeur général des Transports et adressée à M. Abhar, Directeur général des Transports à Moroni.

La lettre est un véritable pied de nez aux autorités comoriennes. Les Sud-africains, mine de rien, demandent aux Comoriens l'authenticité de l'invraisemblable. En effet, l'accord n'est valide que si Yemenia est confirmée par les autorités comoriennes comme compagnie nationale. Défenseur des intérêts sud-africains, le ministère de Prétoria pourrait refuser à Yemenia le droit d'opérer entre Johannesburg et Hahaya . Comme tous les accords bilatéraux, celui entre la R.F.I.C et l'Afrique du Sud précise les caractéristiques d'une compagnie nationale: part minimale du capital contrôlée par des nationaux, lieu de l'enregistrement. Yemenia ne remplit aucune des conditions. Mais les Sud Africains se gardent de toute réaction car ils gagnent sur tous les points. Le Galawa peut ainsi, utiliser à des prix très concurrentiels les services de Yemenia pour la clientèle sud-africaine et celle transitant par Johannesburg. La compagnie Interair, touche un pourcentage du prix payé, sans avoir investi un centime. Les seuls qui ne touchent rien sont les Comoriens..

 


LA COMMUNAUTE A DESERTE SAID HASSAN

Moins de 50 personnes ont répondu à l'appel de Said Hassan Said Hachim, ambassadeur des Comores à Paris, à la Mosquée de La Courneuve, dans la banlieue parisienne. L'ancien gouverneur de la Grande Comore sous le président Ahmed Abdallah avait lancé une campagne pour une journée nationale de recueillement à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat du président A bdallah le 27 novembre. Les réactions furent très négatives. Sur Habari , le forum le plus actif de la diaspora comorienne, le ton était à la condamnation de l'initiative, suspectée d'arrières pensées politiques et de manque de tact (pour le moins) envers ceux qui ont souffert des milices d'Abdallah. Les explications des lieutenants de l'ambassadeur et une tentative d'élargissement à tous les anciens présidents morts dans leurs fonctions, n'y firent rien. Said Hassan, surnommé Ndjizi (miel) pour sa faconde crie victoire en faisant valoir que les notables qui comptent à Paris étaient présents. Il reconnaît que l'absence très remarquée des Foumbouniens (originaires de son village) qui constituaient sa base militante.


DECLARATION DU 29/11/99:

COMME ABEID, AZALI SE FAIT CONSACRER CHEF D'ETAT

Cela fait une semaine qu'Azaly, cherche un premier ministre. Aux partis qui avaient répondu à sa convocation, il avait déclaré qu'il était pressé, après avoir reconnu l'échec de sa politique anjouanaise. Pas question d'attendre le retour de la délégation des 21 à Addis, a-t-il répondu à ceux qui prônaient le dialogue avec les dirigeants partis à addis. Le colonel avait exigé une réponse rapide de ceux qui adhéraient à ses vues." Avec ou sans vous, je continuerai, je ne suis pas un lâche". Azali se résout à nommer un premier ministre, ce dont il ne voulait pas entendre parler. Le choix était restreint à 3 Mohéliens. Boléro, le directeur du cabinet était le favori du colonel. Mais du côté, de la Coordination mohélienne, couverture du clan Hassanaly, Bianrifi est plus mwanahatru " notre enfant". La déclaration ci-dessous est proposée par Azali aux partis désireux d'entrer dans le prochain gouvernement. La majorité des organisations signataires se sont entendus avec la Coordination politico-administrative de Mohéli pour soutenir Bianrifi. Chaque parti doit proposer 2 noms au colonel. Parmi les "nominés" seront choisis les ministres et les nouveaux membres du conseil d'état qui sera rééquilibré au profit des civils. La charte constitutionnelle va être modifiée après 7 mois, pour accommoder le premier ministre et un gouvernement à l'image des partis clients.. C'est le record absolu de changement de "constitution" par le régime qui l'a promulguée. On remarquera qu'à part la signature de Chuma - que Said Ali Kemal affirme ne pas reconnaître, Azali n'a pas réussi à élargir son camp. Les étiquettes se sont juste multipliées. Le Collectif des Anjouanais, anti-sécessionnistes qui figure tout au début de la liste des signataires n'a pas signé. Humilié par le refus des pays de la Commission de l'Océan indien de le laisser participer au sommet, Azali réagit en demandant à ses amis de signer une déclaration le consacrant "chef d'état" contre tabourets ministériels. C'est, dans son esprit, un coup porté aux leaders politiques récemment reçus à Addis. Dans la bonne tradition politique comorienne, le pouvoir réagit par un coup de politique intérieure

 

Déclaration du 29/11/99

En vue de renforcer la politique engagée depuis sept mois pour avancer dans la voie de la normalisation, le chef de l'Etat, le colonel Azali Assoumani et les parties signataires de la présente déclaration ont décidé d'associer leurs efforts dans une démarche commune en vue d'atteindre les objectifs fixés par le chef de l'état.

Dans cette perspective, la Charte Constitutionnelle promulguée le 6 mai 1999 sera amendée pour permettre:

1) une déconcentration des pouvoirs, notamment par la nomination d'un Premier Ministre consensuel,

2) la constitution d'un gouvernement sur la base des parties signataires,

3) la représentation de ces signataires au sein du Conseil d'Etat.

Le Gouvernement ainsi constitué aura pour objectifs principaux:

I) la poursuite des efforts déployés par la Communauté nationale et internationale, notamment l'Organisation de l'Unité Africaiane, pour le règlement rapide de la crise comorienne qui passe nécessairement par la signature de l'Accord d'Antananarivo par la partie Anjouanaise,

II) le renforcement de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance par la continuation des mesures d'assainissement des finances publiques dans le strict respect des droits et des libertés individuelles et collectives,

III) le traitement prioritaire des problèmes sociaux en rapport notamment avec l'Education et la Santé,

IV) la protection de la jeunesse par des actions d'encadrement social économique et culturel,

V) la recherche des voies et moyens pour que les mouvements et organisations insulaires, sous l'autorité du Gouverneur de l'île, oeuvre pour le maintien et le renforcement du climat de paix et de concorde qui y prévaut, et pour créer les meilleures conditions en vue de la mise en place du nouveau cadre institutionnel.

Les dispositions concrètes conformes aux objectifs généraux ci-dessus énumérés font l'objet d'un document joint qui reprend les mesures arrêtées.

Partis et organisations signataires de la déclaration.

FORMATION NOMS ET PRENOMS SIGNATURES
1 Collectif des Anjouanais    
2 CONGAZI Ali Toihir Signé
3 CPA Mohamed ben Ousseine Signé
4 Délégation Ngazidja Dr Djaffar Mmadi Signé
5 DJAWAB Abdallah Said Signé
6 FNJ Ahmed Rachid Signé
7 MCR Mohamed Abdou Madi Signé
8 MOURAD Dr Kassimou Said Signé
9 MSUC Hachim Said Hassane Signé
10 PASSOCO (sic) Dr Ahmed Affandi Ali Signé
11 PCTP5 (Maécha Bora) Hamidou Mdoihoma Signé
12 RDD Mansouri Abdallah Signé
13 RDR Ahmed Said Islam Signé
14 RFD Fatima Youssouf(Partie civil) (sic) Signé
15 RIDJA Massoundi Albassi Signé
16 RND - Cadre Ibrahim Mze Abdallah Signé
17 RND - Rénovateur Salim Hassan Ahmed Signé
18 Shawiri Hadji Ben Said Signé
19 CHUMA Said Ahmed El Kebir Signé
20 Umma Said Mohamed Adamou Signé
21 UNDC Mgomri Mohamed Signé
22 UFCD